Lorsque l’on évoque le terme moteur de recherche, celui-ci rime pour beaucoup avec Google. Et pour cause, l’entreprise américaine née il y a tout juste 20 ans règne en maître sur le milieu de la recherche web, écrasant au passage nombre de ses concurrents et négligeant quelques unes de nos libertés. Un monopole qui inquiète dans les plus hautes sphères: la menace d’un démantèlement a été ainsi évoquée par Margrethe Vestager au parlement européen ou encore par la sénatrice américaine Elizabeth Warren. Néanmoins l’implantation de Google est ainsi faite qu’aujourd’hui nous ne prenons plus la peine de chercher ailleurs ce qui nous est offert sur un plateau d’argent. Google est au coeur de presque toutes nos actions sur le web, via son moteur de recherche certes, mais aussi son navigateur Google Chrome, son système d’exploitation Android, sans oublier Youtube, Google Maps, Gmail, Google Drive, Google Analytics, et la liste est encore bien trop longue…
Si utiliser Google a longtemps été notre quotidien, nous pouvons apprendre à nous en détacher petit à petit. En matière de moteur de recherche, de nouvelles alternatives ont vu le jour, avec de nouvelles valeurs, y compris celle de protéger l’environnement. Alors si vous souhaitez adopter un nouveau geste écologique sans contrainte, il suffit d’un clic pour adopter un nouveau moteur de recherche 100% green !
Le crédo des moteurs de recherches green: compenser la pollution de vos requêtes
Techniquement parlant, la majorité des moteurs de recherche green sont plutôt des méta-moteurs, c’est à dire qu’ils utilisent les technologies des gros moteurs de recherches (Google, Bing, Yahoo) pour afficher leur résultat, tout en y ajoutant parfois un algorithme personnel. Ce n’est donc pas votre recherche en elle même qui sera moins polluante, celle-ci restant déterminée par les actions menées par les grands moteurs comme par exemple l’implantation de Data Centers dans les pays scandinaves pour bénéficier d’une climatisation naturelle. Et à ce jeu là, Google ne se place plutôt pas mal, avec une belle note de A attribuée par Greenpeace dans son rapport ClickClean.
C’est sur le plan éthique qu’entre en jeu la valeur des alternatives écologiques à Google. En effet, les moteurs de recherches éco-responsables vont utiliser les gains perçus par les publicités et vos clics pour investir dans des projets en faveur de la protection de l’environnement. En d’autres mots, les méta-moteurs vont compenser la pollution dégagée par votre recherche grâce à ces investissements, tandis que les moteurs de recherches classiques vont intégralement empocher leurs bénéfices. Ainsi, en utilisant les moteurs green vous participez directement au financement d’actions écologiques avec vos recherches web, facile non ?
Quelles sont les alternatives écologiques à Google ?
Dans le milieu des moteurs de recherches il est difficile de se faire une place à côté de google et ses 91% de parts de marché en France. Les moteurs green, réunis ensemble, ne forme même pas 0.20%, autant dire que tout reste encore à faire. Nous allons vous présenter ici trois des alternatives aux géants de la recherche:
Ecosia
Difficile de passer à côté d’Ecosia, le métamoteur de recherche qui plante des arbres est sans aucun doute le plus populaire des search engine écologique. Son fondateur Christian Kroll, décide de créer Ecosia après un voyage en Argentine durant lequel il découvre à la fois les conséquences désastreuses de la déforestation et les bienfaits de la plantation d’arbre grâce à leur pouvoir d’absorption du Co2. Les bénéfices engendrés par son moteur de recherche permettent ainsi de financer des projets de reforestation à travers le monde.
Si vous êtes un fervent utilisateur de Google, vous risquez de prime abord d’être surpris par les résultats d’Ecosia, puisque ce dernier utilise la technologie de Bing (ainsi que son propre algorithme) pour vous fournir ses résultats de recherche. Mais passer au delà de cette habitude vous permettra de contribuer à de beaux projets de reforestation. Et pour les plus sceptique, Ecosia se veut aussi être une entreprise transparente, et publie notamment tous les mois ses rapports financiers.
Lilo
Cocorico, le méta-moteur de recherche Lilo est née en France en 2014 et vous propose une manière intéressante de vous impliquer directement dans sa mission sociale et environnemental. En effet, grâce au système de Lilo, c’est vous qui choisissez le projet dans lequel vous souhaitez investir vos “gouttes d’eau”, c’est à dire l’argent accumulé grâce à vos recherches sur le site. Vous êtes ainsi directement impliqué dans le processus de soutien aux projets et associations. Lilo propose un certain nombre de projet à soutenir, une liste non-exhaustive puisque vous pouvez toujours proposer vos propres projets.
Et comme Lilo utilise les technologies de plusieurs géants comme Google, Yahoo- Bing, vous serez moins désorienté par les résultats de recherche si vous avez passé votre vie à utiliser le leader mondial des moteurs de recherche.
Ecogine
Méta-moteur français (lui aussi), Ecogine est avant tout associatif et reverse ses bénéfices à des associations environnementales élues par les internautes. Vous pouvez consultez en ligne la liste des dons effectués par l’association. Ecogine participe aussi à compenser ses émissions en Co2 en utilisant notamment un hébergeur vert: Et oui, comme l’agence ManaBee, Ecogine a fait le choix d’utiliser Infomaniak, hébergeur dont les émissions de Co2 sont entièrement compensées.
Ecogine utilise uniquement la technologie de Google pour afficher ses recherches. Concernant la protection des données l’association ne cache pas les clauses qu’elle a signée avec le géant du web: utiliser Ecogine c’est accepter la politique de confidentialité de Google. Par contre Ecogine ne revend, ni ne diffuse aucune information concernant les recherches que vous avez effectué.
L’utopie de la recherche web écologique est-elle aujourd’hui efficace ?
Oui et Non, la réponse est mitigée. Commençons par le négatif. Vous l’aurez compris en lisant cet article, les alternatives à Google sont toutes des méta-moteurs de recherche. C’est à dire qu’ils ont besoin de la technologie de Bing, Yahoo ou Google pour exister et être efficace. Ils sont donc d’une part totalement dépendant et participe d’une autre part à leur financement. Au niveau de la protection des données, cette dépendance limite également les méta-moteurs, qui doivent souvent se plier aux conditions générales des géants. (Sans avoir pour autant à vendre ou conserver vos informations !). Si votre fer de lance est plus l’indépendance du web que le financement de projet écologique, allez jeter un coup d’oeil au niveau de Qwant ou de DuckDuckGo.
Néanmoins, ces métamoteurs de recherche offrent une alternative aux utilisateurs de s’impliquer facilement dans la lutte écologique et de financer des projets éthiques, auxquels ils n’auraient peut être jamais participé. Si aujourd’hui l’impact de ces métamoteurs est encore moindre comparé aux géants du web, nous avons les moyens de les faire prospérer et évoluer. Avec plus d’utilisateurs, ils pourront financer plus de projet, mais également se développer: Peut être verrons nous un jour un moteur de recherche green indépendant.